Nous, c'est le goût

Publié le par Marty

  Sur nos écrans français depuis mercredi dernier, le quatrième opus du serial killer cannibale, sans surpasser le cultissîme Silence des Agneaux, possède d’indéniables qualités, à commencer par son interprète principal, le français Gaspard Ulliel.

 

     Après Hannibal et Dragon Rouge qui complétaient la trilogie de Thomas Harris, et qui étaient franchement ratés, c’était avec un certain scepticisme que l’on attendait cet énième film mettent en scène le croustillant Hannibal Lecter. Scepticisme mais attente quand même. Premièrement, c’est la première fois que le rôle du célèbre docteur cannibale (et oui, il mange ses patients) n’est pas interprété par le brillant Anthony Hopkins. Or, comment faire oublier les moments inoubliables du Silences des Agneaux, entre Clarice (Jodie Foster) et Lecter, tous deux récompensés par deux oscars amplement mérités.

 

Deuxièmement, le choix du réalisateur, puis des interprètes. Peter Webber, fraîchement connu par La jeune fille à la perle, est un choix des plus judicieux. Car il s’agit avant tout de reconstituer les origines de la vengeance animale du Dr Lecter, d’en dévoiler les ascendants psychologiques, et non de nous soumettre un film gore à souhait. Là encore, les choix des interprètes, Gaspard Ulliel pour le rôle titre, Gong Li (Mémoires d’une Geisha), pour la présence féminine est parfaitement dans le ton. Ulliel est méconnaissable, sadique, troublant, tout porte à croire qu’il s’est largement inspiré de l’interprétation d’Anthony Hopkins, en y intégrant sa « french touch’ » personnelle. Sous la caméra de Peter Webber, le film est d’une agréable qualité visuelle, l’américain alterne plans sombres et passages rares de clareté (la scène où Hannibal petit, s’écroule dans la neige), pour étayer l’origine du mal. Et c’est pas mal fait.

Passons les qualités, le défaut majeur du film est inexorablement son scénario. En même temps, ils ont mangé ma sœur, je vais vous manger, ça a de quoi faire sourire. Il faudrait sans doute lire l’ouvrage de Thomas Harris pour juger de sa vraie qualité, mais toujours est-il que ce scénario se révèle un peu simplet.

 Hannibal Lecter – les origines du mal, bon film. Rien de plus. Mais rien de moins.

 

Publié dans Médias et Culture

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