Sly, pour une dernière montée des marches

Publié le par Marty

     Sort aujourd’hui sur nos écrans, le sixième opus de la lignée du boxeur mythique Rocky. Dans Rocky Balboa, Sylvester Stallone, repasse derrière la caméra et nous offre son combat, celui d’un acteur vieillissant face à l’impitoyable monde hollywoodien.

 

 

 

     De premier abord, et c’est légitime, ça peut paraître stupide et grotesque, un sexagénaire remontant une dernière fois sur le ring pour retrouver sa jeunesse perdue à jamais. Stallone avait tout à y perdre, une crédibilité déjà fortement atteinte par des films insipides comme Driven ou Get Carter, une image de l’acteur pas très « fut-fut » qu'il incarna dans les années 1980 avec son confrère « Gouvernator », les Monsieurs Muscles des Etats-Unis, les stars incontournables du film d’action. Que ceux qui lui jettent la première pierre voient le film dans son intégralité, que ceux qui critiquent avant l’heure sans aucun recul, voient simplement le film. Au fond, ce que Sly veut, c’est qu’on voit simplement son film, rien de plus. Par ce que Rocky, c’est avant tout son combat, celui d’un homme avec une gueule pas forcément prête à l’emploi qui ne partit de rien et écrivit un scénario dans une chambre étudiante de 10 m², qui se vendit des centaines de milliers de dollars en 1976, et fut oscarisé par trois fois.

     Le Rocky 2007 est le Stallone d’aujourd’hui, un Rocky usé par la vie, Adriane est morte d’un cancer, son fils s’éloigne de lui, mais sa "boule au ventre" comme il le dit avec une simplicité géniale, elle est en lui, elle le ronge, elle le supplie de remonter sur le ring une dernière fois, pour l’honneur, pour la dignité, pour la délivrance.

     Le résultat du dernier Rocky dépasse toutes les attentes : Rocky Balboa est tout aussi bon que le premier Rocky, trente ans après, et la crédibilité du film est là, elle vous prend à la gorge et ne vous lâche pas, Rocky Balboa est le premier film d’auteur intimiste dans le domaine de la boxe. Sly est lui-même et c’est pour ça que c’est crédible. Tout à l’air vrai puisque tout est vrai. La modestie et la simplicité qui se dégage de ce film est formidable d’émotions, de valeurs et de courage. Sly filme et joue de la même manière, abordant chaque scène, chaque plan avec intimité et simplicité.

Si on ne parle pas beaucoup de boxe dans ce dernier Rocky, c’est par ce que le combat est ailleurs. Sylvester Stallone règle ses comptes avec le cinéma américain qui l’a rejeté, et monte une dernière fois les célèbres marches du musée d’art moderne de Philadelphie contre toute attente.

      Car à soixante ans, ce n’est pas la gloire qui intéresse Sly, mais le combat des préjugés, et aussi idéaliste et naïf qu’il peut paraître, Rocky est le combat du cœur. Ce combat est beau, ne le boudons pas.

 

 

 

 

Publié dans Médias et Culture

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