Platini sur le toit de l'Europe

Publié le par Marty

    Illustre footballeur d’une génération révolue, Michel Platini, 51 ans, a été élu hier président de l’UEFA, face au vieillissant suédois Lenart Johansson, 77 ans.

 

    C’est la victoire du jeu sur l’argent, du football sur la bureaucratie.

 

 

Seul joueur ayant obtenu trois fois le ballon d’or de manière consécutive, inoubliable numéro dix de Turin mais surtout de l’équipe de France des années 1980, Michel Platini a enfin obtenu le glorieux sésame qu’il lorgnait depuis un moment, le monde du football lui a enfin confiance et l’élisant à la tête de l’organisation européenne. En votant majoritairement pour lui, les cinquante deux dirigeants européens, ne s’y sont pas trompés : ils ont préféré faire confiance à celui qui incarne les valeurs intégrantes de ce sport populaire, qu’à l’homme renouvelable, viking, vieux briscard bureaucrate et libéral.

 

    Et « Platoche » à la tête de l’UEFA, ce n’est pas une petite révolution. Prophète du beau football, il est absolument contre toute tentative de mise en place de la vidéo, révolution technologique plus juste dans l’arbitrage, mais qui ôte cette électricité qui fait les grands matchs, pour l’ancien joueur des Verts (il est cependant pour la mise en place de deux arbitres sur la ligne des gardiens de buts, pour les actions dans les surfaces de réparation).

 

    Sûr qu’il se fera des ennemis dans ce mandat de quatre ans, notamment les barons du football qui règnent sur la marché du sport, ces actionnaires et présidents du G14 (club des plus grands clubs européens). Car la première réforme que Platini mettra en place sera sans nul doute celle de modifier le régime de l’actuel Ligue des Champions, en limitant le nombre de qualifiés par pays à trois. Ainsi, la Coupe d’Europe aura vocation à s’élargir vers des pays habitués traditionnellement à la petite coupe de l’UEFA. Platini veut donner la chance aux petits pays face aux richissimes clubs espagnols, italiens ou anglais.

 

    Il y a de la noblesse dans cet homme, qui veut redonner une image du football propre et prendre de l’indépendance vis-à-vis des marchés financiers.

 

   En prenant les rênes de l’Europe du football, Platini veut nous ramener les moments qui ont fait la popularité du football, et veut démontrer que l’homme qui a organisé la coupe du monde que personne n’a oublié en France, qui a amené le premier trophée international dans le cœur des français en 1984, que cet indissociable enrouleur de coups francs, est également un admirable technicien, sans le ballon.

Publié dans Sport

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article